Parmi les quatre thèmes retenus pour alimenter le grand débat national lancé par Emmanuel Macron figure la fiscalité, un sujet devenu particulièrement sensible depuis le mouvement des «gilets jaunes». Mais celui-ci ne concerne pas que les particuliers, il intéresse aussi au premier chef les entreprises. Option Finance a profité de l’occasion pour les interroger, à travers un sondage réalisé avec la DFCG, et une table ronde d’experts. Surprise, les entreprises se montrent plutôt constructives !
Devenu manifeste ces derniers mois, le ras-le-bol fiscal des Français trouve un écho chez les entreprises. Mais elles l’expriment de façon bien plus nuancée qu’on aurait pu le croire a priori, comme le montre le sondage réalisé par Option Finance et l’Association des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) dans le cadre du grand débat national. Alors que la fiscalité est généralement considérée comme un sujet qui fâche, «les enseignements qui se dégagent de ce sondage sont plutôt positifs et constructifs», résume Bruno de Laigue, président de l’association.
Un fort besoin de simplification
Les répondants se montrent en premier lieu très favorables (à 96 %) à une harmonisation des bases fiscales entre les pays de l’Union européenne, ainsi qu’à l’établissement d’une déclaration fiscale unique au sein de l’UE. En revanche, lorsqu’un groupe est implanté dans plusieurs Etats membres, les entreprises ne sont pas encore prêtes (pour 59 % d’entre elles) à ce que le paiement de l’impôt sur les sociétés soit centralisé dans un seul de ces Etats : «Proeuropéennes, les entreprises espèrent une harmonisation fiscale au sein de l’UE, confirme Bruno de Laigue. Cependant elles ne souhaitent pas un seul lieu d’imposition : la situation actuelle française, où la diminution de l’IS se met en place doucement, implique certainement cet état de fait.»
Autre enseignement du sondage, les entreprises manifestent un fort besoin de simplification, quitte à être conciliantes. Si elles sont évidemment toutes massivement...