Toutes les associations sont loin de disposer, comme le Secours catholique - Caritas France, d’une direction financière. En quoi consiste votre métier dans une telle structure ?

Hélène Beck, directrice financière du Secours catholique - Caritas France : Quand je suis rentrée au Secours catholique en 2002, les finances étaient plutôt le parent pauvre de l’association ! La fonction finance était assurée par le service administration/gestion. Le budget était voté en avril et seules les ressources principales étaient suivies. Nous n’avions pas non plus de gestion automatisée des dons lorsque nous recevions des sommes exceptionnelles, comme ce fut le cas pour les 35 millions reçus pour les victimes du tsunami de l’Asie du Sud-Est, un montant très important par rapport à notre budget annuel. Il a fallu bien sûr réfléchir à la façon d’utiliser cet argent pour aider au mieux les victimes.

En 2004, nous avons entamé une réflexion stratégique concernant les valeurs sur lesquelles nous comptions fonder notre action et les orientations qui devaient conduire notre évolution pour remplir toujours mieux notre mission. Je me suis dit que c’était l’occasion de faire évoluer l’organisation pour montrer que notre association était gérée de manière professionnelle. Notre but, tel que nous l’avons défini, est de «nous associer avec les pauvres pour construire une société juste et fraternelle», mais nous devions arriver à décliner cette définition générale de façon plus pragmatique grâce au pilotage financier.

Quelles sont vos sources de financement ?

Hélène Beck : Notre activité économique a représenté, en 2014, 336 millions d’euros. Elle se compose d’abord de ressources financières à hauteur de 140 millions...