La hausse du prix des matières premières subie depuis près d’un an par les entreprises impacte leurs performances financières. Pour protéger leurs marges, elles optimisent leurs processus d’achats, revoient la planification de leurs commandes et constituent des stocks critiques.
«En vingt ans d’existence, nous n’avons jamais été confrontés à une telle situation », déplore Frank Fischer, président-directeur général d’Adeunis. Au cours des huit derniers mois, la PME grenobloise spécialisée dans la conception de capteurs et de solutions sans fil industriels a dû faire face à une hausse moyenne de 15 à 20 % du prix d’un certain nombre de composants électroniques utilisés dans ses produits. « La valeur d’achat des micro-contrôleurs et semi-conducteurs a même été multipliée par trois, quatre, voire cinq, sur la période ! », indique le chef d’entreprise. Dans un contexte marqué par une envolée des prix de la quasi-totalité des matières premières, la filière électronique est loin d’être la seule touchée. Si l’équipementier automobile bourguignon Delfingen, fabricant de gaines de protection pour les systèmes électroniques embarqués, a vu le coût de ses approvisionnements en matières plastiques croître de 60 % depuis le début de l’année, le spécialiste de la construction GCC a, pour sa part, dû composer avec un renchérissement moyen de 30 à 50 % du prix de ses commandes de bois. « Cette revalorisation touche également nos achats de produits métallurgiques non transformés, de cuivre, de vitrages, d’enduits et de peintures », détaille Hervé Parienté, secrétaire général de GCC.
Cette pression inflationniste s’accompagne d’un allongement des délais de livraisons dont la durée est variable. « Au sein de la filière bois, les retards, expliqués par les capacités de...