Après avoir notamment été à l’initiative des fonds de place de financement à l’économie Nova, Novo et Novi, vous venez de prendre la présidence de la Sfaf. Pourquoi ce choix ?
Au cours de ma carrière, j’ai travaillé à plusieurs reprises sur des sujets de financement, ce qui m’a conduit à m’intéresser à l’analyse financière et à rencontrer les professionnels de ce secteur. Je connaissais donc la Sfaf, qui bénéficie d’une longue histoire et d’une grande expertise. Mais elle fait face actuellement à des enjeux majeurs. J’ai pu constater d’abord lors de mes précédentes expériences que l’importance de l’analyse financière était souvent sous-estimée en France. Les investisseurs n’y consacrent pas assez de moyens. Or cette tendance risque d’être accentuée par la réglementation Mif 2. En imposant que les frais de recherche soient payés non plus par les services d’exécution des ordres mais par les clients, celle-ci fait peser une incertitude non négligeable sur l’évolution de ce métier.
Précisément, quels risquent d’être les impacts de Mif 2 sur l’analyse financière ?
Mif 2 suscite beaucoup d’inquiétude actuellement, chez les analystes comme chez les gérants. Si ces derniers ne répercutent pas les frais de la recherche auprès de leurs clients, ils vont devoir financer ce coût supplémentaire par des gains de productivité. Cette recherche d’économies risque d’entraîner une baisse de la production d’analyses, et elle peut aussi inciter des acteurs à se rapprocher. Dans tous les cas, les emplois dans le secteur de la recherche pourraient être affectés. Ma première tâche à la Sfaf va donc consister à travailler sur la façon de nous adapter au mieux à cette nouvelle donne : nous allons produire une étude dès le premier trimestre, pour mesurer...