La BCE a relevé ses taux directeurs pour la dixième fois depuis juillet 2022, mais ce devrait être la dernière hausse de ce cycle de restriction monétaire. Une bonne nouvelle pour le marché, d’autant que le risque est faible de voir la banque centrale dévier de sa nouvelle stratégie de maintien de taux élevés mais stables, au moins jusqu’au deuxième semestre 2024.
Si la banque centrale américaine, la Fed, a marqué en juin une pause dans la hausse des taux, il n’en est pas question pour son homologue européenne, la BCE. Sa présidente, Christine Lagarde, a annoncé le 14 septembre une nouvelle hausse de 25 points de base des taux directeurs de la Banque centrale européenne, la dixième depuis juillet 2022. La rémunération des dépôts est ainsi portée à 4 %, un niveau record depuis que la création de la monnaie unique, le 1er janvier 1999. L’accueil favorable réservé par les marchés à cette annonce aurait été paradoxal si cette décision n’avait été assortie de commentaires beaucoup plus positifs sur la politique monétaire à venir.
En effet, le camp des « dovish » (favorables à un assouplissement monétaire) a été largement entendu. Ainsi, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE et prochain gouverneur de la banque centrale d’Italie, défendait depuis plusieurs semaines une nouvelle stratégie pour la zone euro, fondée sur l’arrêt d’une hausse continue des taux particulièrement anxiogène, réunion après réunion du directoire de la banque centrale, en optant plutôt pour le maintien pendant de longs mois de taux élevés, afin de faire baisser l’inflation, mais stables. C’est désormais la politique adoptée par la BCE, officialisée par Christine Lagarde le 14 septembre : elle a suggéré fortement que le cycle de hausse des taux lié à l’inflation post-crise sanitaire était terminé. « Le Conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt...