Les marchés boursiers viennent de connaître un début d’année très chahuté. Les inquiétudes des investisseurs étaient-elles justifiées, alors même que les facteurs de risque (prix du pétrole, ralentissement chinois…) étaient connus ?
Le marché a effectivement surréagi mais les risques étaient bien identifiés. Le premier concernait une possible dévaluation du renminbi, qui pouvait coûter quelques dizièmes de points de croissance à la zone euro. Une autre crainte portait sur le prix du pétrole, et ses conséquences non seulement sur les entreprises du secteur mais aussi sur les banques. Enfin, le cycle américain est venu renforcer les inquiétudes. Le ralentissement de l’économie aux Etats-Unis ne devrait en effet pas permettre à celle-ci d’atteindre les quelque 2,5 % de croissance initialement prévus.
Mais la situation a par la suite évolué plus favorablement. La Chine a pris des positions fermes en déclarant que rien ne justifiait une dépréciation du yuan, ce qui a rassuré les investisseurs quant à sa politique de change. Par ailleurs, le marché commence à anticiper une remontée du pétrole. Aux Etats-Unis, la consommation de carburant a progressé de 4 % en un an, tandis que la chute des prix a conduit l’industrie à réduire sa production comme ses investissements. Plus globalement, la demande mondiale continue d’augmenter, de 1,5 % par an alors même que les pays de l’Opep tournent déjà à pleine capacité. Les prix devraient donc repartir à la hausse, ce qui permettra de relancer la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis.