Comme leurs homologues dans toute l’Europe, les entreprises françaises subissent un triple choc inflationniste : à la hausse du coût de l’énergie, s’ajoute celle des salaires et des taux d’intérêt. Une situation susceptible d’affaiblir les marges, alors même que celles-ci risquent d’être obérées en outre par la récession qui se profile.
Grâce au bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, la hausse des prix en France a été limitée à 6,2 % au mois de septembre (calculée en glissement annuel, selon les normes européennes), soit la plus faible hausse constatée en Europe. En moyenne, l’inflation atteint 10 % au sein de l’eurozone. Les divergences entre pays sont sensibles, puisque les prix s’envolent de plus de 20 % dans les pays Baltes, contre +10,9 % en Allemagne ou +9,5 % en Italie. Ces divergences tiennent avant tout aux politiques économiques, qui tentent plus ou moins, selon les pays, de freiner la hausse des prix de l’énergie. « Les écarts de niveau d’inflation en Europe sont très liés à l’énergie, souligne Nicolas Garcia, directeur commercial du groupe de Coface. Par exemple, en Espagne, où un mécanisme a été mis en place pour réduire le coût du gaz, l’électricité a moins augmenté que la moyenne européenne. » Au total, les prix espagnols s’inscrivent en hausse de 9,3 %. A l’inverse, ils augmentent de 17,1 % aux Pays-Bas, où le gouvernement assume, avec sa majorité, de laisser jouer le jeu du marché, et de ne pas chercher à contenir la hausse des prix du gaz ou de l’électricité.
Est-ce à dire que les entreprises françaises, avec une inflation hexagonale nettement plus limitée qu’ailleurs en Europe, profitent d’un environnement économique plus favorable ? Ce n’est pas vraiment le cas. Les entreprises françaises subissent de plein fouet le choc inflationniste. Un triple choc, en réalité, puisqu’« à...