L’accord conclu entre l’Etat et EDF, qui vise à réguler le marché de l’électricité à partir de 2026, a pour objectif d’accroître le recours à des contrats de long terme, à prix fixe, et à plafonner les hausses quand les marchés sont en surchauffe. Pour autant, le futur cadre n’offrira pas une visibilité suffisante sur le coût de l’énergie.
Quel sera le prix de l’électricité payé par les entreprises, quand le système actuel de régulation aura vécu, fin 2025 ? Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et le PDG d’EDF, Luc Rémont, ont annoncé le 14 novembre un accord entre l’Etat et l’entreprise publique, présenté comme historique, visant à instaurer un nouveau cadre de régulation. Objectif affiché : la stabilité des prix. Bercy ne veut plus que les prix de l’électricité payés par les entreprises, notamment les petites, varient dans des proportions insoutenables, avec des augmentations pouvant atteindre 200 à 300 %, liées aux soubresauts du marché.
L’accord annoncé est basé sur un prix de référence, pour l’électricité d’origine nucléaire, fixé à 70 euros le mégawattheure. Une référence bien plus élevée que les 42 euros actuels auxquels EDF vend l’électricité nucléaire, via l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). « Cette comparaison est entièrement fausse », affirme cependant Bruno Le Maire. De fait, le volume de l’Arenh, cette énergie nucléaire vendue au prix fixe de 42 euros, bien inférieur aux 100 euros constatés sur le marché de gros, est aujourd’hui strictement plafonné à 100 térawattheures par an, soit environ un tiers de la production nucléaire. En conséquence, les entreprises qui cherchent à acheter en priorité cette électricité à bas prix ne sont jamais servies à hauteur de leur demande. En moyenne, elles en bénéficient pour « environ la moitié de leur consommation », selon...