Pour que la réindustrialisation passe aussi par l’économie circulaire, il faut innover et former, mais aussi investir et soutenir les jeunes entreprises qui se lancent et qui ont des modèles innovants.
L’économie circulaire est un sujet assez récent dans les réflexions des investisseurs, mais également dans les réflexions réglementaires et assurantielles. « Nous constatons également une accélération dans les changements de comportements sur le sujet », explique Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Avant la crise Covid et la guerre en Ukraine, les questions liées à la sécurisation des approvisionnements n’étaient pas d’actualité. A tel point que les réglementations et en particulier la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire ne prennent pas en compte les sujets de risques, de pénurie, de problèmes logistiques. Les récentes crises ont radicalement changé la vision du secteur. « Maintenant, tout le monde est convaincu que la prise en compte des ressources, des limites planétaires, au-delà même de l’enjeu environnemental, est également un enjeu de pérennité de nos modèles et de nos systèmes économiques, ajoute Emmanuelle Ledoux. Cela va notamment impliquer de se réindustrialiser, mais en tenant compte des enjeux environnementaux. »
Financer les projets innovants
La transformation industrielle passe notamment par des projets innovants. Ces projets sont souvent financés, au départ, par leur porteur et quelques recours à des financements participatifs, du crowdfunding. Ils sont également, parfois, soutenus par des aides de la région ou des collectivités territoriales. « Mais lorsqu’il s’agit de passer à l’échelle et à l’industrialisation, nous devons ouvrir notre capital et chercher des fonds », explique Margaux Vallée, chargée de développement commerciale de Tchaomégot. En effet, ces projets nécessitent un investissement dans la durée et une résilience à long terme. « Nous proposons à cet effet un fonds d’infrastructure axé sur la transition vers le bas carbone, avec des sujets de transition énergétique, de transition digitale et aussi de l’économie circulaire », précise à ce sujet Elise Dupuy Vaudour, chief operating officer infrastructure d’Eurazeo.
Comment évaluer et mesurer les projets
Tout l’enjeu consiste à mesurer le niveau d’investissement. « Nos principales métriques sont alors le marché, le volume et le prix », ajoute Elise Dupuy Vaudour. Les labels, les certifications et le soutien du secteur public sont également des leviers pour récupérer des fonds. « Il faut néanmoins que le business soit pérenne et résilient à long terme », conclut Elise Dupuy Vaudour.