Le contexte très favorable aux énergies renouvelables (ENR) génère de nouveaux projets de financement. Le développement des ENR est actuellement porté par la lutte contre le dérèglement climatique, la crise énergétique, les difficultés rencontrées par le nucléaire français, le développement de nouveaux usages tels que la mobilité électrique et les prix des énergies renouvelables, de plus en plus compétitifs.
En France, une loi d’accélération du développement des énergies renouvelables vient également d’être promulguée. « Elle contient des éléments qui pourront accélérer le développement des ENR en France et d’autres qui pourront le freiner », souligne Sébastien Clerc, CEO de Voltalia. Le contexte actuel, et en particulier les difficultés d’approvisionnement, l’inflation ou encore la hausse des taux freinent les investissements dans les ENR, du moins à court terme. De même, le foncier et l’acceptabilité sur les territoires représentent également des freins au développement des ENR. « Le développement des énergies renouvelables est inarrêtable, nuance cependant Sébastien Clerc, CEO de Voltalia. Le prix des matières premières ne va pas rester élevé éternellement. D’autre part, même après avoir augmenté, l’électricité renouvelable reste moins chère. »
Le financement de la transition énergétique se confirme
Ce développement des ENR fait ainsi naître de nouveaux projets de financement et de nouveaux souscripteurs. « Nous constatons une appétence de plus en plus marquée des particuliers comme des professionnels pour le financement de la transition énergétique, note Laure Verhaeghe, co-fondatrice et DG de Lendosphere. Au regard de cette accélération, nous sommes devenus un recours systématique pour le financement des projets ENR. » Un constat également relevé par Schroders, devenu un acteur important de l’investissement en ENR. « Sous la pression de la demande des utilisateurs mais également de l’attrait des investissements, nous avons progressivement commencé à investir, même à Paris, le segment de la transition énergétique témoigne Arnaud Shaefer, head of equity investment infrastructure finance chez Schroders Capital. A ce titre, nous regardons principalement les actifs déjà en exploitation. Nous essayons également d’accompagner plus en amont en allant vers le “ready to build”, les “forward sales”, etc., et donc d’embarquer un peu plus de risques. » Eurazeo est pour sa part un nouveau venu dans le domaine des infrastructures ENR : « Nous sommes néanmoins une vieille équipe expérimentée, précise Laurent Chatelin, partner infrasstructure, Eurazeo. Nous avons lancé un fonds article 9 qui a la vocation d’investir dans des sociétés durables qui œuvrent pour la transition vers le bas carbone. »
L’investissement durable favorisera les ENR
Pour favoriser l’acceptabilité et accélérer le développement des ENR, il est important de mettre en place un investissement durable qui va créer de la valeur pour toutes les parties prenantes : les personnes qui vont bénéficier de ces infrastructures, les industriels qui vont opérer ces infrastructures, et éventuellement les financiers qui investissent dans ces infrastructures. « Quand nous faisons un investissement, nous veillons donc à ce que l’ensemble des parties prenantes y trouvent un intérêt sur le long terme », explique Laurent Chatelin. « Notre intérêt à tous est qu’il y ait un maximum de projets qui puissent voir le jour et qui soient effectivement acceptés par les populations locales », ajoute Arnaud Schaefer.
Aujourd’hui, les financements et les technologies pour développer les ENR existent. Pour accélérer ce développement des ENR, de la décarbonation et plus largement de la transition énergétique, il s’agit donc désormais surtout d’une question de réglementation.