Selon un rapport que vient de publier Activist Insight, sept campagnes d’activistes ont été menées en France en 2016. Les sociétés cotées font-elles face à une montée de l’activisme ?
Oui, mais cette tendance n’est pas uniquement française. En 2016, nous avons recensé près de 80 campagnes d’activistes en Europe lancées sur des sociétés affichant une capitalisation boursière supérieure à 500 millions d’euros, un nombre en hausse de 20 % sur un an. Même si la moitié de ces opérations a été observée au Royaume-Uni, de nombreux pays sont concernés, y compris l’Allemagne, que certains opérateurs de marché considéraient pourtant comme protégée, il y a encore peu de temps, en raison de la présence significative d’actionnaires de référence. Ainsi, Stada Arzneimittel, E.On, Volkswagen ou encore Wirecard ont récemment fait l’objet d’interventions d’activistes. Aux Etats-Unis, le phénomène est encore plus marqué. Depuis 2012, entre 100 et 150 campagnes sont menées chaque année sur de grands groupes cotés. Là-bas, et de plus en plus en Europe, l’activisme est devenu une pratique de marché courante.
Comment expliquez-vous cette situation ?
D’abord, l’activisme n’est plus seulement le fait de quelques fonds spécialisés. En effet, un nombre croissant d’investisseurs, y compris institutionnels, exercent un rôle plus actif en posant davantage de questions au management des sociétés, voire en rendant publiques certaines de leurs revendications. C’est par exemple ce qu’a fait Schroders l’année dernière sur une midcap britannique. Cette situation s’explique principalement par deux éléments. Premièrement, certains gérants ont tendance à accroître le poids de leurs participations, qui peut facilement atteindre 3 % du...