Comment réagissez-vous au scandale des «Panama papers», ces révélations d’évasion fiscale au niveau mondial ?
Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : Le fait que cette affaire touche le Panama n’est en rien surprenant. Alors que l’OCDE travaille depuis plusieurs années sur la mise en place d’un plan international de lutte contre l’évasion fiscale, ce pays a été le seul à s’opposer vigoureusement à notre démarche. A ce titre, il n’a pas souhaité se joindre aux discussions en cours visant à promouvoir une coopération mondiale pour une meilleure application des législations fiscales nationales, via notamment l’échange d’informations entre administrations fiscales. Plusieurs anciens paradis fiscaux s’étant déjà engagés dans cette voie, à l’image par exemple de la Suisse, des Iles Caïmans ou des Iles Vierges britanniques, Panama se retrouve aujourd’hui être la dernière place financière de poids à rester en dehors de ce nouveau cadre international – quelques autres Etats moins importants en matière de captation de flux financiers sont dans ce cas de figure, comme Bahreïn et la République de Nauru. De ce fait, le pays s’exposait au lancement d’une telle action par des lanceurs d’alerte.
Des sociétés européennes pourraient-elles être impliquées ?
Pascal Saint-Amans : L’OCDE n’étant pas impliqué dans les investigations, nous n’avons pas connaissance des personnes physiques ou morales concernées. Néanmoins, il semblerait que cette affaire implique avant tout des individus. De nombreuses entreprises possèdent certes des structures (sociétés,...