Orange a levé fin juin 517 millions de livres sterling par le biais d’obligations échangeables contre des actions British Telecom. Si ce mode de remboursement lui a permis d’obtenir un coupon attractif, le groupe a même fait passer sa rémunération en territoire négatif en «swappant» les fonds levés en euros.
Voilà un montage original. Fin juin, Orange a levé 517 millions de livres sterling à quatre ans en émettant des obligations échangeables en actions British Telecom (BT). Cette opération répondait à plusieurs objectifs. D’une part, le groupe souhaitait contracter de la dette pour financer ses besoins généraux. D’autre part, il voulait revendre progressivement les 4 % du capital de l’opérateur britannique qu’il avait acquis dans le cadre du paiement d’une cession d’actifs en 2014. «Le fait d’émettre des obligations échangeables contre des actions BT pourrait nous permettre de céder environ un tiers de ces titres à un cours plus avantageux que si nous les avions revendus sur les marchés actuellement, explique Jérôme Berger, directeur du financement groupe d’Orange.
En effet, le prix de «conversion» des obligations a été fixé à 389 pence, faisant ressortir une prime de 35 % par rapport au cours boursier actuel de BT, soit un prix quasi équivalent à celui auquel nous avions négocié ces actions.» En raison de la chute de la valeur de ces dernières ces derniers mois, Orange a en effet enregistré une moins-value d’environ 150 millions d’euros en revendant en juin dernier 1,33 % de ses titres, pour 383 millions de livres sterling, dans le but de réduire rapidement son exposition à la société britannique, qui a annoncé un profit warning en début d’année et d’importantes dépréciations d’actifs en Italie, en raison d’irrégularités comptables dans ce pays…
Mais l’entreprise française s’est...