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Gilles Moëc, chef économiste pour l’Europe, Bank of America Merrill Lynch

"Le gouvernement doit veiller à ne pas aller trop loin dans sa quête de recettes fiscales"

Publié le 4 janvier 2019 à 12h28    Mis à jour le 4 janvier 2019 à 17h57

Propos recueillis par Arnaud Lefebvre

Selon la Banque de France, les actions des Gilets jaunes devraient se traduire par une perte de croissance de l’ordre de 0,2 point de pourcentage au quatrième trimestre 2018. Les perspectives pour 2019 s’annoncent-elles également dégradées ?

A ce stade, nous avons laissé notre prévision de croissance pour la France inchangée en 2019, à + 1,5 %. Même s’il faut rester prudent quant aux études d’impact en temps réel, il est fort probable que l’évolution du PIB soit sensiblement affectée au quatrième trimestre 2018, voire en ce début d’année. Pour autant, les conséquences des chocs les plus comparables à la crise des Gilets jaunes (par exemple, les grandes grèves de la fin 1995) ont souvent été partiellement effacées grâce à un effet de rattrapage constaté lors des trimestres suivants. Dans le cas présent, l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages devrait contribuer à stimuler au cours des prochains mois la consommation, et donc la croissance. Cette dynamique devrait être entretenue non seulement par la baisse des prix du pétrole, mais aussi par les mesures de relance budgétaire annoncées par le pouvoir exécutif le mois dernier. Le coup de pouce de 100 euros pour les salariés au Smic et l’annulation de la hausse de la CSG pour de nombreux retraités vont profiter à des personnes dont la capacité d’épargne est réduite. Dès lors, leur complément de revenu sera en grande partie réinjecté dans l’économie. Je m’attends à ...

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