Si Christine Lagarde ne s’engage sur aucun calendrier, la majorité des économistes comme des investisseurs, prenant en compte un processus de désinflation bien amorcé, anticipe une baisse des taux directeurs de 25 points de base chaque trimestre, au moins jusqu’à septembre 2025.
Comme l’avaient suggéré plusieurs gouverneurs de banques centrales de la zone euro, la BCE a annoncé le 12 septembre une nouvelle baisse de 25 points de base de son principal taux directeur, le taux de dépôt, ramené à 3,5 %. Cette deuxième baisse, après celle de juin, n’est donc pas une surprise. Mais elle intervient dans un environnement économique international très différent de celui qui prévalait au début de l’été, ce qui change la perception que peuvent avoir les investisseurs de la stratégie à venir de la BCE. Mi-juillet, lors de la dernière réunion des gouverneurs avant la pause estivale, le marché s’interrogeait sur une divergence, à l’horizon 2025, entre l’Europe et les Etats-Unis : la désinflation américaine était tout sauf certaine, et une victoire jugée probable de Donald Trump, synonyme de hausse des droits de douane et donc d’inflation supplémentaire, ajoutait à l’incertitude. De quoi gêner fortement la BCE dans la conduite de la baisse des taux en 2025 : la divergence entre la Fed et la BCE est toujours difficile à gérer pour la Banque centrale européenne, d’autant que l’absence de baisse des taux aux Etats-Unis, voire leur hausse, aurait conduit à une appréciation du dollar, et donc à un affaiblissement de l’euro, amenant à coup sûr une inflation importée.
Aujourd’hui, le contexte a radicalement changé. Les chances de victoire de Donald Trump sont moins importantes et l’inflation américaine a chuté brutalement. Il n’est plus question de maintien des taux...