Spécialisé en intelligence économique, Vélite, le cabinet que vous dirigez, vient de publier la troisième édition de son palmarès de la souveraineté économique française. Quel était votre objectif en créant ce baromètre ?
Pierre-Marie de Berny, fondateur de Vélite : Quand nous l’avons lancé, en 2021, la guerre en Ukraine n’était pas encore intervenue. Mais la crise du Covid avait déjà montré l’importance de l’enjeu de souveraineté économique. En tant que cabinet d’intelligence économique, nous sommes très sensibilisés à ce sujet et disposons d’un certain nombre de données sur la question. Mais celle-ci ne concerne pas que l’Etat, il faut que les entreprises s’engagent également. Nous avons donc voulu observer les plus symboliques d’entre elles, à savoir les groupes du CAC 40, pour évaluer la façon dont ils contribuent à cet enjeu. La mise en lumière de cet aspect pourrait également encourager l’écosystème managérial français à prendre des décisions plus en ligne avec les intérêts économiques du pays.
Il fallait pour cela inventer un indice économique. Nous avons retenu 63 indicateurs clés permettant d’analyser en quoi les entreprises contribuaient ou pas à la souveraineté du pays, au travers de leur caractère offensif (capacité à innover, à aller conquérir des marchés, soft power), défensif (leur indépendance), et de leur contribution au développement du territoire français.
Quels enseignements tirez-vous des résultats ?
L’étude confirme d’abord que les grands groupes français restent très actifs à l’étranger, ce qui...