La BCE prend acte de la désinflation en zone euro et donc de la nécessité de baisser les taux d’intérêt, mais attend une confirmation fin avril du ralentissement des hausses salariales. L’annonce d’une première baisse des taux aurait donc lieu en juin. Un scénario « très probable », selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
Une fois n’est pas coutume, les anticipations des marchés concernant l’évolution de la politique monétaire sont aujourd’hui en concordance avec le discours de la Banque centrale européenne (BCE). Annonçant le 7 mars, comme attendu, un maintien des taux d’intérêt directeurs au niveau fixé en septembre dernier (4 % pour le taux de dépôt, 4,5 % pour le taux de refinancement et 4,75 % pour celui de la facilité de prêt marginal), la présidente de la BCE a tenu un discours suffisamment clair et relativement optimiste, s’agissant de la politique monétaire à venir, pour rassurer les marchés sur les perspectives de baisse des taux. Mais alors qu’ils croyaient, à l’automne dernier et encore au début de cette année, à un scénario de baisse accélérée dès le printemps – la BCE suivant de près une Réserve fédérale pressée d’agir sous l’effet de la récession américaine –, les investisseurs sont aujourd’hui convaincus par le discours prudent de Christine Lagarde. « Nous progressons bien vers notre objectif d’inflation et nous sommes donc plus confiants », a déclaré Christine Lagarde, ajoutant toutefois que la BCE n’est pas encore « suffisamment » confiante. Une restriction mise en avant afin de justifier l’absence d’assouplissement monétaire dès ce mois de mars. Le scénario d’une baisse des taux à marche forcée est oublié, depuis que les indicateurs publiés aux Etats-Unis démontrent l’absence de « soft landing » outre-Atlantique: la croissance reste positive de même que l’inflation, rendant incertain le calendrier de l’assouplissement monétaire.